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Le soleil ne se lève pas
Chaque parole que tu lâches nous amène encore plus bas
L'air est tellement saturé que je sens mes neurones se tuer
Regarde ce que tu as créé : des (monstres), des (alcooliques)
Je suis comme une espèce menacée dans une bouteille en plastique
Ce soir le monde s'embrase
Se consume comme il faut
Car on fait table rase
Ce soir tout doit brûler
Pour que tombe le rideau
Sur la scène encombrée
Pour le dernier hiver
Le soleil ne se lève toujours pas
Forcé de répondre par la violence
Hurler plus fort pour imposer le silence
Mes cheveux jonchent le sol par poignées entières
De mon âme ou ma tête qui craquera la première?
Se jeter dans la fosse pourrait être plaisant
En tout cas beaucoup plus que d'être ici présent
Le temps est venu de mettre un point final
De signer de mon sang sur du papier journal
Ce soir mon monde s'embrase
Se consume comme il faut
Car je fais table rase
Ce soir je dois brûler
Pour que tombe le rideau
Sur la scène encombrée
Dernière transmission : il n'y a plus de ciel
Plus rien pour m'empêcher de les noyer dans leur sommeil
Plus rien pour m'empêcher de fuir loin, très loin, infiniment loin
Première perception : froid est l'éternel
Je voudrais être un dormeur qu'aucun bruit jamais ne reveille
Et mourir dans les entrailles d'un rêve construit de mes mains
Les hauteurs me font de l'oeil, et ça depuis que j'ai l'âge de les voir
M'extirper de la fosse, tu verras, ne se fera pas sans histoire
Pas de repos, pas de quartier, pas de pitié, pas de condamnés à vie
C'est gravé dans la roche que je ne moisirai pas ici
Je l'ai senti dans l'air, j'ai vu frissonner les pierres, vibrer
Des souvenirs traverser les âges, des sirènes mourir sur le rivage du temps
Cent fois trop inconscient, qu'il brise sur son passage, des rêves et des visages
Des méchants qui font semblant
Je l'ai regardé, droit dans ses yeux fatigués, sans sourciller, comme un reflet
Et j'ai vu, j'ai vu la fin, le début, les années gaspillées
On ne veut plus rien dire
Ça ne me fait pas rire
L'obsession et la rage seront à jamais ma signature
L'ultime oraison pour bâtir ma demeure la plus sure
S'effaceront les cris, les tambours, les déclarations de guerre
Comme une empreinte de pas dans la neige du dernier hiver
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